Le Comité Le.Taxi a publié son dernier rapport d’activité le 30 janvier 2025. Cette plateforme publique, portée par l’État, a été conçue pour moderniser la maraude électronique et permettre aux usagers de géolocaliser les taxis disponibles en temps réel. Pourtant, près de neuf ans après sa création, son déploiement reste largement en deçà des ambitions initiales.

Un usage encore très limité sur le terrain

Le rapport met en évidence la faible utilisation de l’outil par les professionnels du secteur. En 2024, Le.Taxi comptabilisait 8 160 taxis connectés sur toute la France, dont 3 892 en Île-de-France. À l’échelle nationale, cela représente une minorité par rapport aux plus de 20 000 taxis parisiens et près de 50 000 taxis en France.

La faiblesse des courses générées est également frappante :

•À Paris, 2 093 courses ont été lancées sur l’année via l’application « Mon Taxi » en gare Saint-Lazare, mais seules 126 ont été réellement effectuées.

•À Nice, la gare a généré 132 courses, mais aucune n’a pu être réalisée.

•En Île-de-France, sur l’ensemble du réseau Transilien, seules 8 courses ont abouti sur l’année.

Le taux de succès des courses tourne ainsi autour de 5 %, démontrant une inadéquation entre l’outil et les réalités du terrain.

Des perspectives d’avenir floues

Face à ce constat, le rapport évoque la possibilité de transférer la gestion de Le.Taxi aux collectivités locales. Toutefois, cette perspective soulève de nombreuses interrogations : comment assurer un déploiement harmonieux ? Avec quels moyens financiers ? Et surtout, avec quelle concertation avec la profession ?

Les syndicats rappellent que toute évolution de la plateforme doit se faire en étroite collaboration avec les représentants des chauffeurs. Imposer un outil peu utilisé et déconnecté des besoins réels reviendrait à alourdir encore la charge administrative et technique des professionnels, sans réelle valeur ajoutée.