UBER FILES

La commission d'enquête tranche : Relation "privilégiée" entre Macron et Uber

Retour sur les faits :

Les « Uber Files », une vaste collection de documents internes révélés par le quotidien britannique The Guardian, éclairent la relation entre la société californienne et le président actuel de la République. Pendant au moins deux années, les dirigeants d’Uber ont eu des échanges fréquents avec Emmanuel Macron et son cabinet, souvent dans la confidentialité de Bercy ou de restaurants haut de gamme. Grâce à ces rencontres, Uber a réussi à obtenir un assouplissement de la législation pour s’établir en France.

Pendant ce temps, à l’extérieur, l’entreprise de VTC a déployé ce qu’ils appellent une « stratégie du chaos » depuis son arrivée en France en 2012. Malgré les plaintes, enquêtes et perquisitions répétées, Uber a poursuivi sa marche en avant, adoptant une attitude où la violence est considérée comme une garantie de succès, comme le prônait le charismatique et controversé fondateur de la plate-forme, Travis Kalanick. Les hauts responsables d’Uber ont su exploiter les manifestations violentes des chauffeurs de taxi pour promouvoir leur service, soutenant financièrement les conducteurs qui étaient confrontés à des poursuites judiciaires, tout en cherchant par divers moyens à influencer la législation en leur faveur.

 


Source : Le Monde

Le rapport final :

 

Le rapport final de la commission d’enquête parlementaire sur les Uber Files, publié mardi, met en évidence les relations opaques et privilégiées entre Emmanuel Macron et la plateforme américaine UBER.

 

Le rapport souligne que les contacts entre Uber, M. Emmanuel Macron et son cabinet étaient hautement confidentiels et intenses, même après son accession à la présidence de la République.

Selon le rapport, alors ministre de l’Économie, Emmanuel Macron aurait conclu un accord secret avec Uber, permettant à la société américaine de se débarrasser de son application controversée, Uber Pop, en échange d’une simplification des conditions pour obtenir une licence de Voiture de transport avec chauffeur (VTC). Cette entente aurait permis à l’entreprise américaine de concurrencer de manière déloyale les taxis, grâce à un lobbying agressif auprès des décideurs publics, en violation de la légalité.

 

La commission d’enquête a rencontré des dissensions importantes parmi ses membres. Douze députés, tous issus de la Nupes, du groupe Liot ou du RN, ont approuvé le rapport final. En revanche, les dix députés de Renaissance et leurs alliés, ainsi que l’unique élu LR, se sont abstenus. La commission a procédé à l’audition de 120 personnes, dont deux anciens Premiers ministres, Bernard Cazeneuve et Manuel Valls, ainsi que d’anciens dirigeants d’Uber, afin de comprendre les agissements de l’entreprise en France entre 2014 et 2017.

 

Selon Danielle Simonnet (LFI), le document mentionne également « 34 échanges avec les services du Président de la République entre 2018 et 2022 ».

Les conclusions du rapport ont été vivement critiquées par le président de la commission d’enquête, Benjamin Haddad (Renaissance), qui a reproché à Danielle Simonnet de politiser l’affaire. Il affirme qu’il n’y a eu ni compromission, ni accord secret, ni conflit d’intérêts, ni contreparties, contrairement à ce que soutient la rapporteuse, mettant ainsi en évidence les profondes divergences entre les membres de la commission d’enquête.